Odeur de sainteté

Parmi les sœurs avec qui Sainte Thérèse de Lisieux partageait sa vie au couvent, il y en avait une qui lui déplaisait viscéralement. Elle était vieille, et tout en elle la rebutait : son visage, sa voix, son odeur, son aigreur, les bruits qu’elle faisait en mangeant. Thérèse n’avait qu’une envie : ne jamais la croiser, la fuir.

Cependant, ce n’étaient pas là des sentiments bien chrétiens, et Thérèse, pour s’appliquer à la charité et à l’amour du prochain, décida au contraire de manifester à cette infortunée compagne de l’attention et de la sympathie. De sorte que chaque fois qu’elle la voyait, elle lui souriait, lui proposait de l’aider, la complimentait pour son comportement exemplaire et louait la qualité de sa personne.

La malodorante s’étonnait d’être l’objet d’une telle estime, mais Thérèse ne révélait rien. « Aimez vos ennemis » pensait-elle sans doute en surmontant ses hauts-le-cœur.

L’argent n’a pas d’odeur : le salut si, parfois.

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Bertrand de Foucauld

Bonjour Jean-Pierre : merci pour ton blog, une fois de plus.
Je complèterai la phrase de J.C : car Dieu aime aussi nos ennemis, comme chacun de ses enfants.